Gamin, il est le genre "seul dans son coin", et il l'est encore aujourd'hui, à sa manière.

C'est un solitaire convivial.

Toutes les trois minutes, un copain (Patrick, Doumé, Isabelle, Mireille, Vincent, Pierre, Antoine, Alix, Benny, Françoise, etc.) vient prendre la température de l'atelier-surtout à l'heure où les lions vont boire. Mais il y a toujours un moment où il faut se retrouver seul, se recaler, travailler.

Et éviter si possible de devenir médiatique, trop connu, prisonnier d'une image, figé dans la sauce. Alors, on le fait quand même, ce livre?

Il veut bien poser, juste le temps d'impressionner la pellicule, de sortir une photo un peu floue de préférence, et on oublie.

A l'école, il est dans les nuages. A la maison, il s'occupe, il tente des expériences scientifiques-comme farcir ses petites voitures de pétards pour voir ce que ça donne.

(ça explose.)

Plus tard, il démonte ses locomotives pour piquer les moteurs et les greffer sur des spirales qui montent et qui descendent: il a vu une expo d'art cinétique dans un parking de la place de l'Etoile.

En dehors de ça, il lit beaucoup-pas trop de livres distingués, surtout des bandes dessinées et des aventures: Agatha Christie, Maurice Leblanc, Sherlock Holmes. Et il est abonné au journal Tintin, bien sûr.

Bref, Pigeon vit une enfance comme les autres, à un détail près: il va la prolonger bien au-delà de la date de péremption, et il y est toujours-des milliers d'heures de boulot plus tard et le talent en plus.

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