Donc, Pigeon existe.

On le trouve généralement au fond d'une impasse avec géraniums et vieux pavés, derrière le Cirque d'hiver. La porte de l'atelier est ouverte par tous les temps, et ils sont tous là: Tintin et Milou au fond de la potiche du Lotus bleu, Milou saucissonné dans le sarcophage des Cigares du pharaon, Abdallah, Tchang, Mitsuhirato, Didi-celui qui insiste pour tronçonner les gens parce que Lao Tzeu a dit qu'il fallait trouver la voie.

Et tous les autres, venus d'aventurer disparates: le Mandrake de Lee Falk et Phil Davis, le Mickson de Cestac, le Skwiik et le marsupilami de Franquin, Moustache et Trotinette de Calvo, Blake et Mortimer luttant héroïquement contre un vent à décorner les bœufs (et les basses manoeuvres de l'ignoble colonel Olrik), le Nestor Burma de Tardi, le Elay Banana de Ted Benoît, le Phil Perfect de Serge Clerc, le Freddy Lombard de Chaland, le Lucien de Margerin, le clébard de Swarte, etc.

Ils sont sages et immobiles, mais si pétants de santé et chargés d'humeurs -bonnes ou mauvaises-qu'on se demande tout de même ce qu'ils fabriquent la nuit, quand leur créateur est occupé à dormir. Ils sont tous là et Pigeon aussi.

Un peu ailleurs, mais là quand même. Perdu dans les dates et la chronologie, plein de méandres et d'inquiétudes.

Pas camelot du tout.

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